Développement de l’enfant
Développement de l’enfant

Dossier : Peut-on aider son enfant à marcher ?

On entend souvent de nombreux « conseils » pour aider l’enfant à « marcher plus vite ». D’une part, pourquoi vouloir à tout prix que l’enfant marche plus tôt, pourquoi ne pas le laisser évoluer à son rythme? Les parents ont cet engouement normal à voir évoluer leur petit. Et aussi paradoxal que ça peut paraître, on ne veut pas les voir grandir !

La marche est cette étape cruciale où le petit homme franchit un pas vers l’autonomie. Les parents cherchent souvent à guider leur enfant dans cette étape. Or, quoi que l’on fasse pour l’accompagner, c’est à l’enfant seul de trouver son propre équilibre pour oser se lancer !

Alors, quel est le bon positionnement des parents?

Cet article rappelle les fondements de base : entre motricité libre et les aménagements de l’espace. Mais aussi en lui permettant de marcher le plus possible pieds nus, l’enfant aura les meilleures conditions pour ressentir dans diverses expérimentations ses appuis, son axe, son équilibre.

Monique Busquet, psychomotricienne, rappelle l’inutilité de certains objets vendus en grande surface. Tout comme le danger du youpala…

Focus sur le danger du youpala

En effet, l’utilisation prolongée du youpala ou « trotteur » (à ne pas confondre avec un « porteur » ou « pousseur ») peut provoquer divers désagréments. Si cet objet a été supprimé de la vente au Canada car il favorise les risques d’accidents domestiques, le youpala peut aussi amener à divers troubles psychomoteurs.  Pour connaître plus de détails sur les effets néfastes du youpala, je vous invite à lire cet article d’une maman psychomotricienne. Elle l’explique très bien, cet objet présente de tels risques que si vous tenez à l’utiliser, faites-le avec parcimonie.

En clair, évitez d’installer trop longtemps votre bébé dans un objet qui limite ses explorations. Tout son développement se construisant petit à petit sur la base de son développement neuro-moteur et de ses éprouvés sensoriels. Vous pouvez ainsi proposer ce qu’on appelle la motricité libre.

Qu’est-ce que la motricité libre ?

La motricité libre consiste à laisser l’enfant libre de ses mouvements afin de lui permettre d’explorer son corps et de se développer en toute confiance.

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Source

Permettre d’expérimenter en toute sécurité, dans un espace adapté. Le parent ou l’accompagnant veille à la sûreté du lieu et reste proche de l’enfant, observe son niveau de développement pour interagir avec lui de manière adaptée, en fonction de ses capacités. Cette approche implique qu’il ne faut par exemple pas asseoir un bébé tant que son développement ne lui permet pas de se mettre en position assise seul.

Mais aussi, comme indiqué précédemment, de porter attention aux divers articles vendus dans le commerce : transat, cocon, objets où l’enfant est « suspendu », accroché… Objets parfois attrayants ou encore pratiques, mais dans lesquels l’enfant n’est pas totalement libre de ses mouvements. Ainsi, il ne peut pas expérimenter le retournement, il ne peut pas découvrir ses stratégies d’évolution motrice ni explorer son environnement.

Plus tard, lorsque l’enfant commence à expérimenter la verticalité, il lui faut encore du temps et de la confiance pour oser se lâcher. Certains enfants peuvent mettre plus de temps que d’autres. Par ailleurs, à ce moment-là, veillez à ne pas tenir l’enfant par le bras. Cette position, inconfortable pour l’enfant, le déséquilibre plus qu’il ne l’aide à maîtriser ses appuis.

Plus de détails sur le site d’Emmi Pikler qui a fondé la pratique de la motricité libre.

Pour aller plus loin…

Si vous souhaitez suivre et accompagner chaque étape du développement moteur de votre enfant, vous pouvez vous référer au livre De la naissance aux premiers pas – de Michèle Forestier. Cette kinésithérapeute n’hésite pas à expliquer dans la bienveillance le déroulement du développement psychomoteur et propose quelques jeux pour accompagner son enfant.

Aussi, l’ouvrage Accompagner l’éveil psychomoteur de bébé est écrit par deux psychomotriciennes, C. Rault et P. Pavy. En se plaçant à la fois du point du vue de bébé et de celui des parents, le lecteur comprend mieux les étapes si fascinantes du développement psychomoteur de bébé. De plus, très bien illustré et accessible à tous.

Conclusion

Le mot d’ordre est de respecter le rythme de l’enfant. A quoi bon vouloir l’aider à marcher plus rapidement? C’est certain, en tant que parents, vous pouvez guider votre enfant dans son développement en lui proposant un espace d’explorations aménagé. Un tapis ni trop mou ni trop dur, des jouets pour attiser sa curiosité et des jeux d’interactions avec votre enfant. Le tout lui permettant d’améliorer sa connaissance de soi et de son environnement.  Surtout, ne pas lui imposer des positions dans lesquelles il ne peut pas s’échapper, espace où il ne pourrait explorer. Favorisez les jeux adaptés à son stade de développement.

Surtout, amusez-vous ! Prenez plaisir à observer votre petit qui évolue un peu plus chaque jour, à son rythme. Dans la norme, l’enfant a ses jusqu’à 18 mois pour acquérir la marche. Au-delà, on peut suspecter un retard.

Suspicion de retard

Si vous remarquez certaines difficultés chez votre enfant cela peut signer un retard de développement psychomoteur. N’hésitez pas à en parler à votre pédiatre et à vous faire accompagner par un professionnel adapté. Quelques observations comme listées par Michèle Forestier ici:

  • Hypotonie : le bébé est « tout mou », semble ne pas avoir de force, ne tient pas bien sa tête ou son dos, ou (et) il est très (trop) calme
  • Hypertonie : le bébé est « raide », ses muscles sont « durs ».
  • Agitation excessive : posé sur le tapis, le bébé est toujours en mouvement, ou alors il veut toujours sauter sur ses jambes lorsqu’il est dans vos bras.
  • Il a un torticolis, la tête est toujours tournée du même côté, elle est parfois déformée et plate.
  • Il reste bloqué assis sur le tapis
  • Il se déplace sur les fesses
  • Il est sur le point de marcher mais ne « veut » pas lâcher la main de l’adulte
  • Il tombe et ne sait pas se protéger
  • Il est « en retard »
  • Il marche sur la pointe des pieds

Un kinésithérapeute ou un psychomotricien pourra vous guider dans le repérage des difficultés (et capacités!) puis apporter un aménagement et un suivi adapté.

Si besoin de plus de renseignements, vous pouvez me contacter au 06.19.72.80.16 ou sur anais.madrennes@psychomot-marseille.fr

Anaïs Madrennes


En lien…

Les dangers des écrans chez les enfants

Article de BFM TV : Eloigner les jeunes enfants des tablettes, « un enjeu de santé publique »

Sabine Duflo, psychologue, prévient des dangers de l’utilisation de la tablettes chez les enfants. Car une trop grande exposition aux écrans (notamment de la tablette) provoquerait « des retards de langage, des troubles de l’attention ou (encore) une impulsivité ».

Plus encore…

Dans le même esprit, je vous conseille de lire cet article dans lequel Michel Desmurget, neurologue de l’INSERM explique très bien les dangers des écrans.

il n’y a plus de doute : la télévision est un fléau. Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l’attention, l’imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l’alcoolisme, la sexualité, l’image du corps, le comportement alimentaire, ou encore l’obésité et l’espérance de vie. –  http://www.mieux-vivre-autrement.com/un-neurologue-de-linserm-la-television-impacte-gravement-les-enfants.html#sthash.s8cvcOId.xYT8Q6Um.dpuf
Une étude a comparé les dessins d’enfants selon leur temps d’exposition devant la télévision. On constate un effet délétère certain sur le dessin de l’enfant. Le dessin du bonhomme est beaucoup moins riche et moins construit chez les enfants trop exposés à la télévision.
L’inactivité devant un écran abolit la créativité et l’imaginaire et diminue tellement les expériences corporelles que l’image du corps se trouve aussi impactée.
Que faire ?
Ainsi, Serge Tisseron recommande la « règle des 3 -6 – 9 – 12 » comme expliquée dans le tableau suivant :
Alors, même si l’heure actuelle est à la modernité, aux enfants qui maîtrisent habilement les dernières technologies, pensez à restreindre leur utilisation. Préférez des jeux manuels, des activités motrices, des jeux de société, de la lecture ou encore… ne rien faire ! L’ennui n’est pas si mauvais… J’aborderai ce sujet dans un prochain article.

C. Alvarez revisite la pédagogie scolaire

Article du Libération sur Céline Alvarez, une pédagogue qui a réformé les méthodes pédagogiques.

Elle explique ce qui paraît tellement évident : «l’être humain n’apprend pas ce qui ne le motive pas».

Ou comment pourrions-nous revisiter l’apprentissage scolaire…

Compréhension de l’enfant : un point sur les découvertes du cerveau

Comprendre le fonctionnement du cerveau pour mieux adapter nos réactions pédagogiques suivant le développement de l’enfant. Voilà un sujet intéressant que traite cet article. Un enfant fait un caprice? Jusqu’à un certain âge, il se provoque comme une tempête émotionnelle dans son cerveau.  Or, le cerveau se développe et se transforme tout au long de sa vie!


Pour plus d’informations sur ce sujet, Catherine Guéguen a beaucoup écrit sur l’action éducative à adopter à l’aide des dernières recherches en neuropédiatrie.

Comment chausser bébé?

Dans cet article, Caroline Zumbihl, ostéopathe, nous explique tout sur les chaussures à privilégier pour bébé. Soit, préférez les chaussures les plus souples possibles! Et, lorsque les conditions le permettent, laissez le plus souvent bébé pieds nus.

Cela lui offrira la possibilité de stimuler les récepteurs sensoriels sous sa voûte plantaire et de mieux renforcer sa musculature.

Faites donc attention aux chaussures trop rigides et montantes qui enferment la cheville et bloquent les mouvements.